Les décisions du dernier Comité Interministériel de la Coopération Internationale et du Développement

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Le Premier ministre a réuni le 31 juillet 2013 le Comité Interministériel de la Coopération internationale et du Développement (CICID), en présence d’une quinzaine de ministres parties prenantes à la politique française de développement. Le CICID définit les axes prioritaires de la politique française de développement et de solidarité internationale. Il n’avait pas été réuni depuis quatre ans.

Après les Assises du développement et de la solidarité internationale, ce comité a adopté plusieurs décisions dans le but d’améliorer la politique française de développement, en particulier sur les plans de l’efficacité, de la cohérence et de la transparence.

En premier lieu le gouvernement a décidé de concentrer la moitié de ses dons et les deux tiers de ceux de l’AFD à partir de 2014 sur une liste de 16 pays prioritaires considérés comme parmi les plus pauvres du monde : Bénin - Burkina Faso - Burundi - Djibouti - Comores - Ghana - Guinée - Madagascar - Mali - Mauritanie - Niger - République centrafricaine - Rép. démocratique du Congo - Tchad - Togo - Sénégal.

Dans les pays voisins du sud et de l’est de la Méditerranée, la France continuerait d’intervenir prioritairement sous forme de prêts, complétés par des actions dans les domaines culturels, scientifiques et de formation. L’engagement de la France ciblera la gouvernance démocratique, le renforcement des secteurs agricoles et industriels, la création d’emplois et l’aménagement durable du territoire.

Dans le reste du monde, notamment les pays d’Asie, d’Amérique latine et des Caraïbes, rassemblant majoritairement des pays à revenus intermédiaires à croissance rapide ou émergents, l’aide française devrait se limiter à promouvoir une croissance verte et solidaire, en y favorisant notamment des partenariats économiques. Ainsi, la coopération avec les grands émergents ne mobiliseraient plus de coût financier pour l’État.

Parmi les autres décisions qui ont été prises lors de ce comité, on retrouve une volonté affichée de renforcer la cohérence des politiques publiques avec des objectifs de développement tels que l’égalité homme/femme, l’accès à l’éducation, à la santé. Il est même précisé - que dans le cadre de la lutte contre l’insécurité alimentaire et la préservation de la biodiversité - la promotion de l’agriculture familiale, riche en emplois et respectueuse des écosystèmes sera placée au cœur de l’action de la France. Ce CICID a aussi abordé la responsabilité sociale et environnementale des entreprises œuvrant dans les pays en développement tout comme l’importance de maintenir et de développer les financements innovants comme la taxe Tobin ou les écotaxes.

En matière d’implications des autres acteurs de la coopération on relève des engagements pris lors des Assises de la coopération et du développement comme celui de doubler la part de l’aide qui doit transiter par les ONG. Le gouvernement a aussi annoncé que les collectivités territoriales seraient sécurisées sur le plan juridique pour porter des projets de développement à l’internationale dans leurs domaines respectifs de compétences.

Ainsi la France veut s’afficher comme la 4ème contributrice mondiale de l’Aide Publique au Développement avec un montant qui s’élève à 9,4 milliards d’euros par an. Le Comité s’est aussi engagé pour une meilleure traçabilité des flux d’aides et l’adoption d’une grille d’indicateurs de résultats sur les aides bilatérales et multilatérales.

Enfin, le Conseil National du Développement et de la Solidarité Internationale (CNDSI) sera la nouvelle instance de concertation pour assurer le lien entre l’Etat, les élus locaux et la société civile.

Pour télécharger le relevé des décisions de ce comité

En 2013

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