Cette mobilisation organisée à Limoges par l’Association des Etudiants Guinéens avait reçu l’appui du Collectif des Sans Papiers et d’un nombre important d’associations de défense des droits de l’Homme et d’organisations politiques [1].

C’est au cri de "Conté à la Haye" que cette manifestation s’est dirigée du parvis de la médiathèque vers la préfecture faisant référence aux exactions commises en Guinée par le régime à l’encontre de la population engagée dans un mouvement social.

Il s’agissait aussi de dénoncer le rôle joué par la France qui tout en cherchant à sauvegarder ses intérêts économiques en Afrique ferme les yeux sur les violations des droits de l’Homme dans un silence assourdissant. La moindre des décisions seraient que la France et l’Union Européenne exigent la levée immédiate de l’état de siège décrété par Lassana Conté et qui donne carte blanche aux forces armées guinéennes pour commettre des violences à l’encontre de la population.

La situation en Guinée et ses cinquantes ans de régimes dictatoriaux illustrent aussi la nécessité de continuer, à Limoges, à soutenir les guinéens sans papiers dans leur demande de régularisation.

Les manifestants présents ont particulièrement salué la présence de Fofana Aboubacar sorti du centre de rétention de Bordeaux suite à une décision du tribunal administratif de Bordeaux cassant l’arrêté de reconduite à la frontière pris par le préfet de la Haute-Vienne. Comment ne pas s’insurger contre le gouvernement français qui n’hésite pas à vouloir reconduire un jeune orphelin de 19 ans dans un pays dans une telle situation d’état de siège.