Soirée départementale du 22/11/2006 à Guéret Compte rendu

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La Semaine de la Solidarité Internationale 2006 en Limousin s’est orientée plus spécifiquement sur un travail de structuration en réseau des acteurs de la solidarité internationale de la région.

Dans la perspective d’un forum régional des acteurs de la solidarité internationale qui devrait se dérouler en 2007, trois soirées départementales ont été organisées en novembre 2006 dans chacun des départements pour permettre à chaque organisation de mieux se connaître les uns les autres et amorcer des premières réflexions sur des mutualisations possibles. Voici le compte rendu de la rencontre concernant le département de la Creuse.

Organisations participantes : Région Limousin, Ville de Guéret, Encadrant chantier d’Insertion des Jardins de Saint Avy, lycée professionnel de St Vaury, Fil de l’Amitié, Chênes et Baobabs, Forum Social Limousin, MRJC, Solidarité Laïque de la Creuse, Maison des Droits de l’Homme, Association Creuse Corrèze pour les Enfants d’Ukraine, Association Lumière d’Afrique (20 personnes).

I. Présentation des actions du Lycée Professionnel de St Vaury ( Noelle Lorsery et Christopher un élève) avec un diaporama de FR3 :
1 - 3 missions de 3 semaines pour la réhabilitation du secteur électrique d’un hôpital au Sénégal par élèves de 2e électro-technique. Partenariat avec hôpital de Guéret et avec les « pupilles de l’enseignement publique » de Corrèze pour des fournitures de bibliothèque à une école.
2 - Travail avec le personnel africain sur place et achat de fournitures dans le pays
3 - Valorisation des savoirs-faire, techniques adaptées.

II. La semaine de la solidarité internationale ( Guillaume Bertrand) : face aux inégalités, l’organisation de la société civile

III. Présentation des actions du Conseil Régional ( Nicolas Genre) en 2 champs :
1- la coopération décentralisée : notre région en partenariat avec d’autres régions(Pologne, Allemagne, Italie ,Roumanie, Russie, Tunisie ,B.Faso)avec une diversité de public et de thèmes.
2- la solidarité internationale : fonds régional d’aide aux micro-projets de développement : dossiers à présenter pour le 15.11.06.En 2006, 17 projets financés pour plus de 110.000e.

lV. Intervention de Michel Faucon (CRID) :
Après la chute du mur de Berlin, années 90, une nouvelle époque est souhaitée, forte mobilisation pour préparer les conférences internationales avec le CNUD,programme des Nations Unies pour le développement et le CNUE programme N.U pour l’environnement ,envisageant une aide de 625 milliards de dollars. Or en 91/92, l’aide publique au développement sera de 60 milliards de dollars..
A la conférence de Rio,1992,sur l’environnement et le développement, aucun objectif chiffré, déception des pays « pauvres »= impression de passer de l’affrontement est/ouest à un affrontement nord/sud. Les conférences qui ont suivi : Vienne 93 ( sur les droits),Caire 94 (population, développement), Pékin 95 (femmes), Istambul 96 ( développement humain) eurent pour objectifs de conserver des acquis ,peu d’avancées= impuissance et paralysie des états.
Parallèlement les institutions financières ( FMI,B.M) accroissent le libéralisme ( convention de Washington)= augmentation des recettes et réduction des dépenses des services publics. Logique purement financière, pas du tout de développement ,rendant ces pays solvables.
Malgré ce tableau sombre, il existe un courant de solidarité car de plus en plus d’acteurs s’interrogent et s’engagent sur des actions de solidarité internationale. Conscience de plus en plus large des citoyens, ex : si on utilise les combustibles fossiles à outrance on contribue au réchauffement de la planète etc..
Il y a un phénomène nouveau, c’est l’engagement des collectivités et leur mise en réseaux CGLU : Cités et Gouvernements Locaux Unis. Les collectivités prennent mieux en compte les problèmes de développement local : consommation, transport, vie pratique et peuvent se déclarer par ex hors AGCS..
La solidarité internationale, c’est mobiliser la population concernée pour construire une action collective et intégrer la dimension solidarité internationale dans toutes nos pratiques.
Nous, citoyens, avons à interpeller telle collectivité sur comment cette dimension est prise en compte dans les politiques de développement local. Travailler à influer sur le savoir-faire des collectivités pour obtenir un changement structurel. Campagne « droit des peuples à se nourrir eux-mêmes » sur la PAC, politique agricole commune, qui brade les produits européens anéantissant les producteurs locaux dans les pays émergeants.
Le citoyen doit dénoncer les contradictions d’une politique qui forme et aide une population à produire et à la fois rend la vente impossible. Dénoncer également le pillage de ces pays, le remboursement de la dette est beaucoup plus important que ce que l’on donne. A nous de nous organiser et de relever le défi de la solidarité internationale.

V. Présentation des Associations présentes et Débat :

Association « Chênes et baobabs » : actions au Sénégal de santé et construction d’un centre accueil de formation en informatique de fonctionnaires territoriaux + aide aux éleveurs peuls de zébus + atelier entretien de livres. En limousin, soutien scolaire depuis 2 ans à 15 enfants non scolarisés.

Association « Fil de l’Amitié » : action depuis 2 ans pour des femmes croates : formation de couture patchwork et peinture sur soie. Maintenant, les femmes commercialisent ces produits. Grande aide psychologique et valorisation de ces femmes déplacées de Sarajevo. Projet sur la Roumanie pour des livres demandés en français et dons de layette à l’hôpital de Guéret.

Association « Solidarité Laïque » : aide au système éducatif en Haïti qui est très sinistré : formation de jeunes en bâtiment et construction avec la population de 3 écoles + formation des maîtres.
Dans quelle mesure, il n’est pas fait le jeu du gouvernement qui ne fait rien et a intérêt à laisser la population analphabète à 80% ? Réponse de Michel Faucon : l’important est dans le partenariat avec les gens, non dans l’école construite en tant que telle. Bien sûr,les biens et services fournis renforcent et dédouanent les états honteux et haïssables mais le partenariat permet à des hommes et des femmes de retrouver une démarche de responsabilité, un soutien à une redémocratisation.
Pendant 10 ans au Brésil le travail de Michel de formation d’agents de santé de communautés rurales a entraîné des décisions prises ensemble, des prises de responsabilité ; l’important est de renforcer la prise en charge des dynamiques.

Association MRJC, d’éducation populaire avec un salarié local. La solidarité est un échange d’égal à égal. Depuis 1998, avec le CCFD, actions au Guatémala sur l’accès à la terre, la santé, la démocratie liant les problèmes ici et là-bas. Le collectif Massif central est un lieu de formation pour les jeunes voulant monter des projets de développements locaux.

VI. En conclusion : comment s’y prendre pour mieux s’organiser ? (G.Bertrand) :

Lors du dernier FSL, forum social du Limousin, à Neuvic, se sont rassemblés des acteurs qui n’avaient pas l’habitude de se rencontrer. Ateliers sur plusieurs thématiques : migrants, droits à l alimentation, eau. Intérêt de connaître les outils pédagogiques des uns et des autres.
Cette soirée, avant de refaire une rencontre régionale, permet de se connaître sur le département, voir de créer un réseau d’acteurs. En effet selon les régions, il existe des collectifs multi-acteurs pour mutualiser au maximum les moyens, se réunir une fois par an sur un événement. Il existe un collectif Association de solidarité internationale, CASI, par département.
Importance de s’appuyer sur un lieu pour renforcer les dynamiques avec un appui logistique, Il y a trois exemples en limousin de lieux de concertation entre acteurs : – la MDH, Maison des Droits de l’Homme de Limoges – le FSL, Forum Social Limousin- le groupe de travail des acteurs du partenariat Limousin/ Oubritenga.

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