Burkina Faso : Retour sur la troisième édition du Festival des solidarités au Plateau Central

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Devant la Maison des Jeunes de Boussé

Du 20 au 23 novembre 2019, le Réseau Zoodo [1] Action Solidarité (REZAS) a organisé la 3ème édition du Festival des solidarités de la Région du Plateau Central. Comme les années précédentes, les évènements principaux se sont centrés sur une des capitales provinciales de la Région avec cette fois-ci Boussé, le chef lieu de la province du Kourwéogo.

Le grand thème de l’année qui a été choisi était « L’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) , quels rôles pour les acteurs de la coopération internationale ?

Il s’agissait de faire prendre conscience de ces enjeux auprès des associations membres du REZAS, mais aussi celles qui interviennent dans le champ de la coopération au-delà du REZAS et de porter l’importance ce thème auprès des acteurs institutionnelles. Il y a l’importance de prendre en compte l’ECSI dans des actions auprès des populations mais aussi dans l’articulation avec les grands projets de coopération.

Parmi les actions phares qui ont été mises en œuvre dans le cadre du festival on pu retrouver l’organisation de séances de dialogues que ce soit entre les générations, entre les religions ou le dialogue structuré entre les élus et les populations. Cette année, pour la première fois, un concours d’éloquence a été lancé auprès des classes de lycées sur la commune de Boussé sur le thème de l’opportunité d’organiser des élections en 2020 vu le contexte sécuritaire du Burkina Faso.

Les séances de dialogue qu’elles soient inter-religieuses, inter-générationnelles ou entre élus et société civile sont désormais les incontournables de ce festival

Le festival a été l’occasion d’aborder la question du terrorisme qui impact fortement le pays puisque l’on dénombre près de 700 morts depuis quelques années et plus de 500 000 déplacés internes depuis que les incidents se sont multipliés au Nord et à l’Est du Burkina Faso. Le dialogue inter-religieux a fait ressortir l’importance du rôle que les leaders religieux doivent assumer dans la lutte contre le terrorisme. Le premier point qui a été soulevé est celui de ne pas faire le jeu des terroristes et de refuser de stigmatiser et de pointer du doigt la communauté musulmane. Il faut renforcer l’éducation en direction de la jeunesse, à commencer par l’intérieur des familles, mais aussi par le développement des actions en matière d’éducation populaire. La question de l’emploi est aussi cruciale dans un contexte où les groupes terroristes arrivent à régénérer leurs effectifs à partir de l’enrôlement des jeunes qui se retrouvent sans perspective d’avenir. Les participants se sont accordés sur la nécessité de formaliser davantage dans la durée les cadres de concertation et de dialogue mis en place lors des différentes éditions du festival des solidarités

Les jeunes fortement mobilisés

La mobilisation des scolaires ou des jeunes a revêtu une importance particulière cette année que ce soit autour des séances de théâtre forum ou dans le cadre des projections-débats organisées autour du Festival de films Alimenterre regroupant entre 300 et 500 personnes.

La programmation de films concernant l’Afrique de l’Ouest, dans le cadre du Festival de films Alimenterre ont été particulièrement appréciés tels que « Burkinabé Bounty, agroécologie au Burkina Faso », « Poisson d’or, poisson africain » ou « Cacao, les enfants pris au piège ». Ces films trouvaient une résonance importante auprès d’un public directement concerné.

Dans les perspectives à venir il y a celui de faire le bilan de ses trois premières éditions du Festival des solidarités qui achève une boucle à travers les trois provinces de la région du Plateau Central. Il y a surtout celle de réfléchir à son élargissement sur le plan national à d’autres régions, après la mise en place d’un cadre de concertation sur le plan national

La programmation des films "Alimenterre" a été bien appréciée

L’organisation de ce Festival s’inscrit, comme les éditions précédentes dans le cadre d’un partenariat établi avec le RADSI Nouvelle-Aquitaine et la Maison des Droits de l’Homme, dans une dynamique d’échanges et de mutualisation des pratiques en matière d’Education à la citoyenneté et à la solidarité internationale. L’action s’inscrit dans le cadre du Partenariat entre la Région Nouvelle-Aquitaine et la Région du Plateau Central avec l’appui du Festival des solidarités (France) et le Festival de films Alimenterre porté par CFSI.

[1Zoodo : Amitié en langue Mooré - Pour voir la page facebook du REZAS

A retenir sur le plan national et international

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