Soirée départementale du 21/11/2006 à Aixe sur Vienne Mise en réseau des acteurs de la solidarité internationale

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La Semaine de la Solidarité Internationale 2006 en Limousin s’est orientée plus spécifiquement sur un travail de structuration en réseau des acteurs de la solidarité internationale de la région.

Dans la perspective d’un forum régional des acteurs de la solidarité internationale qui devait se dérouler en 2007, trois soirées départementales ont été organisées en novembre 2006 dans chacun des départements pour permettre à chaque organisation de mieux se connaître les uns les autres et amorcer des premières réflexions sur des mutualisations possibles. Voici le compte rendu de la rencontre concernant le département de la Haute Vienne.

Structures représentées : Chlorophylle, IESF, Limousin Palestine, EGALISE, Lions Club de Bellac-Gartempe, les Amis du Monde Diplomatique, EPL Limoges les Vaseix, Rana, Raconte-moi une histoire, Secours Populaire 87, Artisans du Monde, MDH, FIAN France, AGIR abcd, CLSPS, GREF, UNICEF Limoges, Conseil Général de la Haute Vienne, Région Limousin, Aide et Action 87, Connaissance des Andes (Corrèze), Mashikuna, Maison des Droits de l’Homme.

Introduction de Guillaume Bertrand sur la semaine de la solidarité internationale et les enjeux de la concertation entre acteurs de la solidarité internationale en Limousin.

Intervention de Nathalie Brousse Mestre :

Les dispositifs de la coopération décentralisée et de la solidarité internationale :
Coopération décentralisée : 7 accords de partenariat, la moitié relève de la solidarité internationale (Russie, Tunisie, Oubritenga). L’objectif est de favoriser une meilleure connaissance territoire à territoire, l’ouverture économique, l’axe développement durable (agenda 21). Aide aux actions de solidarité internationale : c’est une volonté politique depuis 2002 avec la mise en place du fond d’aide aux micro-projets de développement. 17 projets sur 28 ont été retenus en direction de 13 pays (dont la Palestine et Cuba !!!).pour un budget de 110 000 euros. L’aide humanitaire ponctuelle en 2006 a répondu à la demande d’un projet d’accueil des enfants de Russie et de Biélorussie (13000 euros). Le Ministère des affaires étrangères appuie ce processus. La Région exprime sa volonté de relier des campagnes et de relayer les initiatives des associations de solidarité internationale. Elle souhaiterait croiser solidarité internationale et coopération décentralisée. La question du « comment aller plus loin et être plus efficace ensemble est ouverte ». Peut on envisager un travail en réseau ? Pour aider à la dynamique de rassemblement de l’ensemble des acteurs de la solidarité internationale, la Région a attribué une subvention pour l’organisation des trois débats départementaux (Corrèze, Haute-Vienne, Creuse), à l’élaboration d’un annuaire et au forum régional prévu en 2007. Historique des structures de coordination :ILCOD,FLAD(à compléter).......

Intervention de Michel FAUCON (CRID) :

Remarque : il y a deux catégories d’acteurs engagés dans la solidarité internationale : les Etats et les organisations (ONU...) ; les associations et les collectivités territoriales. En ce qui concerne les actions humanitaires d’urgence, c’est bien au niveau des résultats mais elles agissent pour parler familièrement comme « pompiers de service ». Nous constatons une injustice croissante dans le monde et il n’y a pas d’amélioration pour les plus pauvres. En fait, les associations n’ont pas changé les choses. Nous devons avoir conscience que le bilan n’est pas terrible. Aujourd’hui nous disons que nous ne sommes pas les détenteurs des solutions pour les pays du Sud mais que nous devons appuyer des dynamiques pour leur propre développement dans une réflexion commune. En ce sens, il y a progrès. Ce qui est en question, c’est la capacité pour les acteurs du Sud à orienter la politique de leur pays sur d’autres bases.
Pour cela nous devons prendre le problème de la solidarité internationale d’une autre façon. Aujourd’hui, la politique de l’Etat français consiste à se réserver la coopération promotionnelle dans le domaine des sciences, le « développement » étant réservé à l’Union Européenne et aux collectivités territoriales par le biais du Fond Européen de Développement (FED) et d’un budget alloué aux collectivités territoriales. Quelle place reste-t-il aux associations face au désengagement de l’Etat et à la politique de coopération dont certains n’hésitent pas à dire qu’elle n’est que le « cache sexe de la Françafrique ».

Face à cette situation, la coopération décentralisée peut être intéressante à condition de mettre les priorités où elles doivent être et que se développe une cohérence politique.
Quelles sont ces priorités ?
Il faut en premier lieu intégrer la question du commerce international :
En effet, nous savons que les politiques commerciales internationales dictées par l’OMC ainsi que les politiques européennes libérales sont préjudiciables pour les pays exportateurs de matières premières...
L’intervention des citoyens contre ces politiques est plus déterminante dans les solutions à apporter que les flux pour le développement.
Dans le même temps, il s’agit d’intégrer la question de la solidarité internationale dans nos propres politiques de développement local.
Mesurer l’importance des forums sociaux (mondiaux, européens, régionaux...) comme incubateurs d’idées, de propositions...
Dans ce cadre, des expériences peuvent être menées par les collectivités (exemple des collectivités « hors AGCS »...).
Pour conclure, nous pouvons dire que si les collectivités sont prêtes à s’engager, alors elles ont besoin des citoyen(nes). Ce n’est peut-être pas facile mais nécessaire.
Au CRID, nous tirons des expériences des relations entre collectivités et associations l’idée qu’il est nécessaire que les associations s’organisent d’abord entre elles et que s’élabore un processus permettant de les faire se réunir avec l’ensemble des collectivités (communautés de communes+ monde des associations organisées + d’autres acteurs possibles).

Réflexions à partir des différentes interventions :

L’intérêt de la démarche du micro-projet est soulignée : le fait d’exister, cette aide donne crédibilité pour rechercher des financements complémentaires et auprès des collectivités locales sur le terrain ; permet d’organiser sa réflexion et de prendre de la distance par rapport à son projet : permet liens divers (acteurs du terrain, en Limousin par l’éducation au développement en milieu scolaire, entre acteurs limousins).
Mais aussi des limites :
Critique du modèle méthodologique du projet ; besoin d’une autre démarche : regarder du côté du qualitatif : ce qui n’a pas été prévu, les résultats...
Critique de la démarche trop bureaucratique.
Nécessité de reconstruire de la régulation.
Un seul pays aidé : le BURKINA-FASO, alors qu’il y a une demande de développement entre pays du Sud (le Mali veut coopérer..).

Une représentante de la Corrèze fait part des initiatives prises suite au débat organisé à Tulle le 14 novembre (texte).

Nécessité de se mobiliser contre les politiques dévastatrices du commerce international menées par l’OMC, le FMI, la Banque Mondiale. Développer la solidarité avec les luttes syndicales menées dans les pays du Sud contre les multinationales. Ce sont de telles actions qui sont menées (avec succès dans de nombreux cas) par le Réseau Solidarité lors de campagnes ciblées.

A propos des forums sociaux : on a un espace qui permet aux sociétés civiles de construire des alliances entre différents pays du monde. Des réseaux africains existent. Un forum mondial s’est tenu au Mali, le prochain se tiendra à NAIROBI ( ). La politique néo-coloniale de la France et de l’Union Européenne est soulignée concernant le peuple sahraoui. Alors que ce peuple est sous domination du Maroc, l’U.E a signé avec ce dernier des accords de pêche sur les côtes du Sahara Occidental !

A méditer :

 Quand le politique veut trop organiser les initiatives de la société civile, c’est dangereux. Il faut laisser le temps au temps. Ne pas fédérer pour fédérer.
 Avoir du poids sur les stratégies. Trouver du lien pour une coordination minimum.
 Les collectivités territoriales sont devenues des acteurs (voir CGLU ; cités et gouvernements locaux unis). On ne trouve pas la solution du jour au lendemain.
Nous sommes responsables de ce qui se fait en notre nom. Les enjeux doivent nous aider à construire des alternatives. Comment porter collectivement une indignation pour qu’elle devienne politique ?

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