Burkina Faso : Retour sur l’extension du Festival des solidarités à trois régions du pays #Festisol - #Festisol2020 - #Solidarité - #Burkina - #BurkinaFaso

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Séance de théâtre forum au Festival des solidarités à Koudougou
Novembre 2020

En novembre 2020, le Réseau Zoodo Action Solidarité (RéZAS), trois ans seulement après avoir organisé son premier festival des solidarités dans la Région du Plateau Central en partenariat avec la Maison des Droits de l’Homme et le RADSI Nouvelle-Aquitaine, s’est lancé dans une première initiative pour étendre celui-ci à d’autres régions du Burkina-Faso.

Ainsi pour la première fois les activités du Festival des solidarités se sont déployées à Koudougou (Région du Centre-Ouest) et Banfora (Région des Cascades).

C’est aussi le résultat d’une stratégie qui a été adoptée par les organisateurs du Festival des solidarités en France, c’est à dire comment le plus grand évènement national en terme d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale peut aussi s’enrichir en recherchant à développer des partenariats internationaux.

Interview avec Hamado Simporé, Président du Réseau Zoodo Action et Solidarité (RéZAS)

Entre la fin de novembre et le début de décembre 2020, le RéZAS a organisé la quatrième édition du Festival des Solidarités. Pouvez-vous dire quel était le thème de cette année et quels ont été les principaux points forts de cette édition ?

Merci de l’occasion que vous donnez au RéZAS de s’exprimer sur cet évènement exceptionnel. Cela dit, le thème de cette année était proche du focus de communication défini par la coordination du Festisol en France et a porté notamment sur l’environnement, le climat et les inégalités.

Les trois premières éditions du Festival se sont tenues au niveau de la région du Plateau Central. Le principal enjeu de l’édition 2020 était de porter la manifestation au niveau national. Comment est née cette ambition ?

Ce projet d’extension du Festisol s’inscrit d’abord dans la stratégie de déploiement de l’évènement souhaité par le comité de pilotage international dont nous sommes membre et de la coordination nationale en France. De notre côté, l’idée date certainement, car depuis 2017, beaucoup de militants en profondeur du pays ont émis ce souhait de tenir des animations dans le cadre du Festisol. Ce qui vous montre tous l’intérêt des publics, notamment jeunes pour l’évènement. La modicité des moyens ne nous ont pas permis de l’engager plutôt. Aussi, il fallait que le RéZAS puisse renforcer son expérience en matière de portage du Festisol avant de l’ouvrir aux autres régions. Et nous n’avons pas eu tort. Puisqu’après la mise en place des trois collectifs cette année, il fallut leurs apportés un accompagnement technique pour un Festisol réussi.

Le Festival s’est déroulé dans un contexte très particulier cette année, notamment dans la période des présidentielle et législatives, et alors que le terrorisme djihadiste continue de sévir dans une partie du pays et la crise sanitaire ne cesse de soulever des graves inquiétudes. Quelles ont été les principaux défis que le RéZAS a relevés pour porter la manifestation à niveau national ? Quels étaient les obstacles, s’il y en avait, qu’il fallait surmonter ? Est-ce que les tensions qui parcourent le pays ont eu un impact sur la mobilisation des acteurs et de la population dans les différents territoires concernés ?

Je dois préciser que le Ministère français des affaires étrangères a peint l’ensemble de la carte géographique du Burkina en rouge à l’exception de la capital qui est en orange. Dans ce contexte, il est difficile de mener un évènement qui se veut mobilisateur ; mobilisateur de public, de partenaires et de ressources. Cela a eu un impact, même dans les localités où il ne pèse pas de menaces. Ainsi, les principaux défis pour nous étaient d’organiser le Festisol hors du Plateau Central ; aussi, le deuxième défi était celui de pouvoir déroulé le programme et touché du public tout en respectant les consignes sécuritaires. Ce problème sécuritaire doublé de la pandémie de la COVID-19 ne nous a pas permis d’atteindre nos objectifs en termes de mobilisation du public ; surtout au Plateau Central.

La marque de fabrique du Festival des Solidarités burkinabé dans les trois éditions précédentes a toujours été la mise en valeur du dialogue entre les élus et les représentants institutionnels et la société civile. Ce modèle a-t-il pu être maintenu aussi au-delà de la région du Plateau Central ? Avez-vous déjà des retours sur cette expérience ?

Les dialogues structurés sont une expérience très enrichissante et constitue l’une des spécificités du RéZAS. Vous l’avez dit ; c’est notre marque de fabrique et nous aurions aimé les reproduire à l’échelle nationale. Mais il faut préciser que c’est une activité qui nécessite une préparation minutieuse qui inclus une approche particulière. Car il faut d’abord convaincre les élus et les autres acteurs institutionnels de la nécessité d’adhérer au cadre d’échange. A ce niveau, il y a encore des réticences. Il faut donc mobiliser des moyens et entamer un plaidoyer auprès des acteurs sur l’importance de mettre en place et de contribuer à l’animation de ces cadres.

La sensibilisation aux enjeux de la coopération et de la solidarité internationale est un volet majeur des politiques du développement. Pouvez-vous dresser un premier bilan de cette édition nationale du Festival des Solidarités ? Comment s’est-il inséré dans la dynamique interne du pays ? Comment s’est-il articulé avec la dimension internationale ?

L’important pour le RéZAS était de tenir le pari de l’organisation au-delà de la région du Plateau Central et toucher au moins deux autres régions du pays. Ce pari est relevé et nous pouvons dire que cet objectif est atteint.
Le Burkina Faso est un pays ou les dynamiques associatives et citoyennes sont florissantes et multiformes. Mais la spécificité du Festisol est sa capacité d’aborder plusieurs sujets à la fois, sa mouvance est faite de la diversité de ses publics cibles. Les thématiques portées font échos à l’actualité et aux réalités des territoires qui accueil l’évènement et les messages s’adaptent à ces réalités. Mais le plus important fut l’arrimage de l’évènement aux thématiques et aux calendriers internationaux.


Vous avez été engagé dans l’organisation du Festival des Solidarités depuis sa première édition. Comment l’avez-vous vu changer au cours des années ?

Il faut rappeler qu’il y a eu des changements importants depuis le passage de la semaine de la solidarité internationale au Festival des Solidarités. Il y a d’abord l’ouverture sur l’international à travers la mise en place du comité de pilotage international, le soutien aux collectifs et coordinations hors de France. Mais le plus frappant c’est de voir que d’une année à une autre, il y a plus de collectifs qui se crée et c’est une bonne chose.

Avec cette édition 2020, le Festival des Solidarités au Burkina Faso a franchi une étape importante. Quel regard portez-vous sur son devenir dans les prochaines années ? Pensez-vous que le Festival deviendra davantage un moyen pour renforcer la prise de conscience et l’envie d’agir ?

Le Festisol est un outil et un moyen de conscientisation de nouveaux publics. Son déploiement dans les pays d’Afrique doit s’adapter aux réalités africaines. Il est évident qu’il sera l’un des plus grands évènements d’éducation à la citoyenneté et la solidarité internationale ouverts dans les années à venir en Afrique Subsaharienne. Cela se justifie par le fait qu’il existe déjà beaucoup de collectifs au Togo, au Bénin, au Cameroun, en Guinée Conakry, au Burkina Faso… Donc, il s’impose à nous porteurs du Festisol des pays africains de mettre en place une plateforme sous régional qui va nous permettre de mutualiser nos ressources, mieux coordonner et capitaliser l’évènement.

Je voudrais avant de terminer remercier le programme de coopération des régions de Nouvelle-Aquitaine et du Plateau-Central, la MDH et le CRID qui nous soutiennent financièrement et techniquement.
Photo du staff Festisol Koudougou 2020 le jour de la cérémonie de lancement

- A lire aussi l’article sur le site du Fasonet en date du 25 février 2021

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