La manifestation organisée par l’association Ukraïnka avec le soutien de la MDH et de la LDH a rassemblé plus de deux cents personnes le samedi 24 février à Limoges. Il s’agissait de marquer le dramatique anniversaire du déclenchement de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, portant à son paroxysme une guerre lancée dès 2014.

Cette mobilisation s’inscrivait dans le cadre d’un ensemble d’actions qui sont organisées ce même jour partout en France et au-delà afin de dénoncer les atrocités de cette guerre et mobiliser les soutiens en faveur d’une Ukraine libre et démocratique.

Déclaration de la MDH lors de la mobilisation du 24 février 2024 à Limoges :

L’enjeu de cette mobilisation est bien celui d’apporter notre solidarité aux ukrainiens qui sont victimes d’une agression russe. Il s’avère que Vladimir Poutine, en se lançant dans sa guerre contre l’Ukraine, ne s’inscrit pas seulement dans le processus d’invasion de ce pays, mais cherche à s’en prendre à ce qu’il considère comme un occident décadent et dégénéré et s’en prend au final à ce qui l’inquiète le plus : la démocratie et un état de droit qui fait référence au respect des droits humains.

Depuis son accession au pouvoir au début des années 2000, il n’a jamais cessé de travailler à la régression de la démocratie dans son pays pour faire taire les voix discordantes. Pour lui il s’agit de continuer à truster les richesses du pays et pouvoir en redistribuer une partie à ses hiérarques les plus fidel. Ainsi va la Russie, un pays qui sombre de plus en plus dans la peur, la corruption et le totalitarisme.

Cette guerre concerne aussi la France, l’Europe et le monde entier par son caractère hybride. Il faut ici décrire sur quels piliers doit reposer une démocratie vivante

– Le respect des processus électoraux : On a bien vu en Russie ce que Poutine en a fait en laissant en premier lieu la fraude électorale se développer, en disqualifiant les candidats concurrents jusqu’à les emprisonner ou les faire disparaître. Dans sa haine de la démocratie, le président russe ne s’est pas limité à son pays, mais est parvenu jusqu’à influer sur les processus de vote en Europe et en Amérique par le financement de groupes en charge de mettre en place des campagnes de production de fausses informations ou de tentatives de manipulations grossières pour manipuler les opinions publiques.

– L’existence de contre pouvoirs : Le régime s’est d’abord attaqué à l’indépendance des médias en Russie par une politique de terreur consistant à les interdire, à emprisonner voir faire assassiner les journalistes d’une voix trop dissidente comme Anna Politovskaïa. Pour ce qui est de l’action à l’étranger le pouvoir russe agit d’une toute autre manière en valorisant au contraire les mouvements séditieux en particulier l’extrême droite et aussi en s’appuyant sur des organismes (usines à trolls) produisant de la désinformation afin de décrédibiliser les gouvernements à l’intérieur de leur propre pays. Sur le plan international il cherche aussi à décrédibiliser des puissances rivales aux yeux du monde comme il le fait particulièrement en Afrique de Ouest en exploitant le sentiment anti-colonial ambiant.

Cette situation doit nous interroger sur comment nous devons dans nos pays, êtres vigilants et nous interroger pour renforcer notre démocratie potentiellement menacée et pas uniquement par les actions de Vladimir Poutine. S’il faut marquer notre solidarité avec les ukrainiens dont leur résistance est motivée non seulement pour la défense de leur pays mais aussi pour défendre une société fondée sur un certain nombre de libertés, on doit également se sentir solidaire des résistants russes qui sont menacés comme l’ont été les associations qui portent un discours critique contre le pouvoir. Ces dernières ont fini par être considérés comme des « agents de l’étranger ». Les associations en Russie comme ailleurs sont des contres pouvoirs importants à même de contribuer à renforcer le dynamisme démocratique de nos sociétés.