Révolution ? Qu’en est-il du nouveau pouvoir tunisien, le gouvernement d’Ennahda ? Qu’en est-il des nouveaux valets du pouvoir ? De la nouvelle opposition ? Y-a-t-il eu révolution ? Assurément, le discours politique est en crise. Les islamistes, révolutionnaires d’hier et gouvernants d’aujourd’hui, jouent les équilibristes entre islam et laïcité, démagogie et radicalité. La "culture Dégage ! " qui s’était imposée comme un refus catégorique des présupposés politiques qui annoncent le chômage, la pauvreté, la baisse du niveau de vie et l’exploitation des plus défavorisés comme une fatalité a laissé place à l’infiltration déstabilisatrice des idées contre- révolutionnaires des ex-RCDistes du parti de Ben Ali. Au nom d’un consensus social, des intellectuels, autrefois opposants radicaux, font des alliances "contre nature". Cette révolution est de fait un soulèvement politique et social mais la révolution idéologique et culturelle reste à faire.