Eymoutiers : A voir le cycle sur le cinéma brésilien

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Le Cinéma Jean Gabin d’Eymoutiers organise depuis le 5 janvier et jusqu’au 26 janvier un cycle sur le cinéma brésilien. Le cinéma brésilien (d’après une enquête des Cahiers du Cinéma)...

Depuis la prise de fonction de Bolsonaro en janvier dernier, le cinéma est perçu comme un ennemi de l’intérieur, qu’il faut, de son point de vue, au pire contrôler, au mieux démolir, déclarant que l’État n’entendait plus financer avec l’argent public « des films pornographiques » et que les cinéastes brésiliens devront désormais « défendre les valeurs familiales » et « célébrer les héros du Brésil ». L’avenir dira si le cinéma brésilien pourra survivre à de telles agressions, dans un pays où le nouveau président s’est empressé de supprimer dès son intronisation le ministère de La Culture. » C’est pourquoi, le Cinéma jean Gabin propose plusieurs films consacrés aux minorités raciales, sociales ou sexuelles.

  Dimanche 12 janvier à 20h30 - Temporada - Réalisé par André Novais Oliveira
Sans artifice ni effet de manche putassier, n’ayant comme seul outil une caméra posée mais affutée, le cinéaste brésilien André Novais Oliveira - dont c’est la première réalisation -, ne quitte pas une seule seconde son héroïne dans le formidable Temporada, morceau d’existence bouleversant de mélancolie, qui en dit long sur le Brésil des laissé-pour-compte de la politique jeune mais déjà chaotique, de Jair Bolsonaro.

 Dimanche 19 janvier à 20h30 et mardi 21 janvier à 20h30 - La vie invisible d’Euridice Gusmäo - Réalisé par Karim Aïnouz
L’argument romanesque, entrecroisant deux destinées contrariées dans le Brésil des années 1950, révèle aussi un double fond, dans sa mise au jour d’une certaine logique de domination, à savoir la mainmise du patriarcat sur la vie des femmes à une époque où celles-ci ne s’appartenaient pas complètement. Ainsi le film s’inscrit-il dans une perspective générationnelle, se penchant vers les aïeules de la société brésilienne, ces dames d’un âge vénérable qui ont connu l’amour et construit leur sexualité en un autre temps, celui d’avant la libération sexuelle et les avancées des droits des femmes.

 Mercredi 22 janvier dimanche 26 janvier à 20h30 - Au cœur du monde - Réalisé par Gabriel Martins, Maurilio Martins
Au cœur du monde raconte, sans une once de misérabilisme, ces hommes et femmes se démenant pour survivre dans un monde rude où l’argent fait défaut. La densité du récit et une mise en scène aussi maîtrisée qu’enveloppante créent de la tension et font surgir la violence comme si elle était banalement ordinaire. Comme si un meurtre en appelait forcément un autre. Un portrait implacable du prolétariat brésilien moderne.

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