De droite à gauche : Brigitte Rozpzcny et Yves Lapeyre

À l’occasion de la semaine de l’éducation contre le racisme, Brigitte Rozpzcny et Yves Lapeyre ont proposé deux ateliers de peinture et de photographie "Mon visage est un paysage", le 22 mars 2023 à la Cité de l’Emploi à Beaubreuil. À cet occasion, la MDH a eu l’opportunité d’interviewer les deux animateurs sur l’importance de cette action.

Atelier de peinture de Brigitte Rozpzcny

"L’action permet de rencontrer les gens, de mettre de la création auprès des différentes personnes, leur permettre de se rencontrer par d’autres biais, notamment par la peinture et la photographie, pour que les gens puissent s’exprimer et puisse découvrir le potentiel qu’ils ont en eux et qu’ils ignorent."

"La proposition de peinture est autour du visage mais de façon imaginaire autour du portrait.
En peinture, ce sont des ateliers d’une heure et demie. Ce que je cherche avec eux, c’est qu’ils découvrent leurs propres expressions picturales.
C’est du mental. Les yeux fermés, ils pensent aux gens qu’ils connaissent, leurs amis, leurs familles, leurs ennemis, les gens qu’ils ont rencontré... mais on ne prend pas de modèle parmi les personnes présentes à l’action.
Spontanément, ils vont peindre trois visages inspirés de ça, mais qui sont aussi imaginaires. Ensuite, ils font face à ces portraits pendant quelques instants et ils travaillent sur un nouveau portrait, unique, en face à face pendant 45 minutes."

"Pour les peintures faites par les habitants, ils peuvent les prendre avec eux, sinon elles seront exposées en vrai. Elles ne seront jamais exposées sur internet. Si ils veulent détruire leurs peintures alors ils le feront, mais nous ne détruirons jamais leurs œuvres à leurs place."

Lors de la présentation du projet le 22 mars devant la cité de l’emploi à Beaubreuil

Atelier photographie de Yves Lapeyre

"L’idée de cet atelier remonte à 1991. Ce que j’essaie de faire c’est de photographier les gens en les sortant de tout contexte et en les réduisant à leurs visages. On prend les gens tels qu’ils sont.
Je cherche à transcrire en photographie, une position de prendre les gens tels qu’ils sont y compris leurs positions, sans les juger, ni en les stigmatisant, mais en les comprenant. Pris en photo en portrait, ils sont dans un fond neutre pour ne pas les rattacher à quelque chose."

"Quand on met les photos ensemble, on se rend compte qu’il y a une matrice commune. On a tous une singularité. On pourrait croire que la même photo est affichée plusieurs fois, mais quand on se rapproche, on découvre des détails différents, ce sont des personnes et des groupes humains."

"La rencontre auprès des habitants est brève, moins de 30 secondes. Il n’y a pas de symbole, les visages font sens par eux-mêmes, et quand on s’écarte, ils font sens tous ensemble, on renvoie à la face de ce qu’est la réalité humaine."

"Les images sont utilisées pour une exposition seulement, elles ne circulent pas n’importe où."

Plus tard, Brigitte Rozpzcny ajoute "On espère faire cette action au moins une fois par mois, un mercredi par mois de 15h à 17h ou de 15h à 18h."