Avec cette pandémie de coronavirus (Covid-19) qui sévit dans le monde entier et de surcroît bloque toutes les activités des différents acteurs de la solidarité internationale ; la Maison des Droits de l’Homme a voulu en savoir plus sur la situation du coronavirus au Burkina Faso, surtout sur dans la région du Plateau Central au près de son partenaire le Réseau Zoodo Action & Solidarité (RéZAS) .
Le RéZAS a bien voulu répondre à notre interview qui s’est déroulée comme suit - Propos recueillis par Rasmata Compaoré :
Comment percevez vous la situation actuelle du pays en général et du Plateau Central en particulier ? Les mesures qui sont prises ?
La situation du Covid-19 au sein de notre pays et surtout dans la région du Plateau Central est très préoccupante à l’instar des autres pays touchés dans le monde. L’avènement de la pandémie a engendré des prises de mesures restrictives qui mettent en péril l’épanouissement socio-économique du pays. Un pays déjà durement touché par la gangrène terroriste. La fermeture des marchés, principaux vecteurs de l’économie informelle au niveau national risque d’entraîner une crise sociale sans précédant si dans les jours à venir la situation ne trouvait d’issues favorables.
Au niveau régional particulièrement, le Plateau Central fait partie des premières régions à être touchées par la pandémie. Cela a occasionné dans l’immédiat la mise en quarantaine de la ville de Meguet, de Zorgho et de Ziniaré. Les mesures prises par les autorités ne sont pas loin des mesures qui sont prises au niveau international pour contrer la pandémie. Sauf qu’au Burkina, la précarité constatée dans le pays ne favorise pas la prise desdites mesures. Lesquelles causent d’ailleurs plus de problèmes que la pandémie elle-même .
Comment la population vit la situation et comment réagit elle à la situation et aux mesures prises par les autorités ?
La situation de la population est assez préoccupante. De part et d’autre, de plus en plus de voix s’élèvent pour demander l’allègement des mesures comme le couvre-feu qui s’étend de 19h à 5h du matin, la fermeture des marchés et la mise en quarantaine de certaines villes.
Si nous prenons le cas spécifique de l’heure du couvre-feu : dans la majeur partie des quartiers précaires (non-lotis), l’eau courante n’est disponible qu’à des heures tardives. Du coup ces quartiers peinent à pouvoir se procurer de l’eau car dès le matin il y’a des délestages au niveau des bornes fontaines de la nationale de distribution d’eau (ONEA).
Y ’ a t-il des mesures particulières que les autorités de la région du Plateau Central ont pu prendre ?
La majeure partie des mesures que l’on constate au niveau de la région est impulsée depuis le niveau national. Cependant au Plateau les autorités ont pris d’autres initiatives comme l’appel à la solidarité générale des fils et filles au profit des commissions de luttes et des personne démunies, des actions de sensibilisation en partenariat avec les organisations de la société civile, la conception de messages audios à l’adresse de la population.
Les activités du REZAS impactées par le coronavirus
La maladie a sûrement bouleversée les activités et bien-sur de le fonctionnement du REZAS, pouvez vous nous en dire plus ? Comment le RéZAS fonctionne en ces périodes pandémiques ?
Bien évidement comme partout ailleurs les activités du RéZAS sont en berne en raison du Covid-19. Cela est dû entre autre à l’impossibilité de réaliser les activités étant donné que l’essentiel des activités du RéZAS regroupent énormément de monde, chose déconseillée pour le moment. La mise en quarantaine de trois communes ou se trouvent des associations membres du RéZAS ne permettant plus la mobilité de tous. La concentration désormais des énergies se tourne vers les actions entrant dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Des activités comme la formation sont au ralenti. Néanmoins les bénévoles résidants assurent la permanence. A cela s’ajoute le fait que le volontaire qui assurait la permanence est en fin de séjour.
Le RéZAS s’est t-il engagé dans la lutte contre la maladie ? Y’a t-il des actions déjà faites ou en cours ?
Oui comme à l’accoutumé le RéZAS est très engagé dans la lutte contre la pandémie. Dès les premiers instants du virus dans la région, le RéZAS en collaboration avec d’autres structures, avec l’appui matériel des autorités ont parcouru les différentes collectivités pour diffuser des informations sur le virus aux populations mais aussi les sensibiliser sur le port des masques et le lavage des mains .
Par exemple au niveau de la commune de Ziniaré, le Président du RéZAS était de l’équipe de sensibilisation des bornes fontaines, tandis que le Secrétaire Général était de la coordination générale. Les mêmes actions se sont réalisées également dans les autres communes et provinces.
Aussi à l’initiative du bureau RéZAS, une rencontre a été tenue. Au sortir les différents participants ont arrêté l’idée de faire une cotisation dans le but d’apporter leur soutien à la commission régionale de lutte contre le Covid-19. Ces types d’initiatives ont été aussi développées dans le Ganzourgou et le Kourweogo .
Avez vous un appel particulier à lancer à vos partenaires internationaux pour vous accompagner dans vos actions dans la lutte contre le coronavirus ?
Le RéZAS dans sa philosophie de travailler à l’avènement d’un monde solidaire est naturellement engagé dans la lutte contre cette grave pandémie qui secoue le monde entier. La seule limite est le manque de moyens matériels et financiers qui lui permettraient de rendre sa lutte optimale. Un appel en ce sens est lancé à l’adresse des partenaires qui pourraient accompagner le Réseau sur sa dynamique actuelle.
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