Université d’été de la Solidarité Internationale : Une séance d’ouverture orientée sur la question de la souveraineté

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La dernière édition de l’Université d’été de la solidarité internationale s’est déroulée à Rennes, du 2 au 5 juillet 2014, et a rassemblé près de 850 personnes mobilisant des acteurs de toute la France et des partenaires du monde entier. Cette année l’Université avait pour thème "Bien vivre ensemble c’est possible ! Des alternatives pour des transitions solidaires".

La séance d’ouverture était animée par Jade Lindgaard journaliste à Médiapart. Elle a, d’emblée, posé le cadre de la discussion en pointant plus particulièrement la dimension de la crise démocratique que connait le monde. Aujourd’hui, la démocratie représentative ne représente plus les citoyens. Comment poser le cadre d’une transition écologique si l’on ne met pas en œuvre une transition démocratique ? Elle a invité chaque intervenant à se positionner sur cette question de la souveraineté :

Vandana Shiva (leader écologiste indienne et altermondialiste) : En Inde, la dépossession de l’agriculture par les grandes firmes a provoqué le suicide de plus de 200 000 agriculteurs. Elle a particulièrement dénoncé la biopiraterie et ce qu’elle qualifie de terrorisme de la connaissance. Il s’agit du savoir qui est pris en otage par les mécanismes du brevetage. Pour elle, la transition doit se faire sur l’économie vivante et non sur le pouvoir des banques et des grandes firmes.

Alexandra Haché (Sociologue espagnole, docteure en économie sociale et chercheuse des TIC pour l’intérêt public) : Nous sommes tous de la première génération d’Internet, cependant il faut bien réfléchir sur la nécessité d’avoir une utilisation stratégique de l’outil. Il faut s’écarter d’un usage qui serait celui du simple consommateur. Comment ne pas s’offusquer du gaspillage qui est commis par nos institutions qui engagent des dépenses dans les logiciels sous licences payantes. Il faut lutter contre l’obsolescence programmée des matériels qui est une autre façon de soumettre les utilisateurs à la dépendance des grandes firmes. Quand un service est gratuit il faut s’interroger si l’utilisateur ne devient pas lui même un produit destiné à être vendu. Il y a un combat urgent à mener pour défendre un Internet qui doit rester libre, lutter contre la centralisation d’Internet et la censure que voudraient imposer les gouvernements. Il y a aussi une importance pour défendre la techno-diversité et se méfier par exemple d’un Facebook qui induit une certaine centralisation et qui a fini par faire le jeu des gouvernements en coupant certaines informations.

Sarah Turbeaux (Ingénieure d’étude au sein du programme international de recherche Lascaux) : Aujourd’hui le système alimentaire mondial tue la planète et 40% des dégâts industriels viennent des filières agricoles. Dans un univers aussi interconnecté, il faut plus que jamais prendre en compte le bien être des populations à l’échelle de la planète. Il s’agit de donner la possibilité à chaque communauté de maitriser la façon de mettre en œuvre l’agriculture. Il est important que chaque pays puisse avoir les moyen de soutenir ses propres agriculteurs. Il faut permettre à tous les habitants de la Terre d’avoir un accès à ces biens de consommation et d’être pleinement informés sur ces produits. A ce titre, dans le Vermont, aux Etats Unis, la firme Monsanto veut attaquer juridiquement l’étiquetage OGM. 

Silvia Lazarte (Femme politique bolivienne et membre de la confédération des femmes paysannes et indigènes de Bolivie) : Elle a rappelé l’importance de défendre le principe du respect de la mère Terre. La pollution des eaux au Brésil a pu provoquer des catastrophes naturelles affectant la Bolivie. L’énergie et l’eau ont la même origine. Il faut améliorer la production quantitative et qualitative des aliments sans avoir recours aux OGM ou produits chimiques qui entrainent des dommages irrémédiables. Il faut mondialiser nos lutte à partir de chaque village pour défendre la notion du "bien vivre".

Messaoud Ramdani (membre fondateur du Le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux - FTDES) a longuement rappelé ce qu’avait été la nature du régime de Ben Ali et les soutiens dont il avait bénéficié notamment de la part des institutions financières internationales . Il a précisé à quel point la Tunisie était dans une position particulière, celle d’avoir fait émerger une révolution que le monde regarde... D’où le fait essentiel que les acteurs du Maghreb ne soient pas isolés du reste du monde et l’importance que le forum Social Mondial se tienne une nouvelle fois en Tunisie.

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