Burkina Faso : La démocratie et la liberté d’expression plus que jamais menacées #Burkina #BurkinaFaso #democratie

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Ouagadougou - La place de la Révolution - Photo d’archive
Le 31 octobre 2023 cette place a été le théâtre d’une importante célébration officielle et paradoxalement certains acteurs de l’insurrection populaire du 31 octobre 2014 ont été privés de réunion - Photo GB

Réuni en conférence de presse à Ouagadougou le 6 novembre 2023, un important collectif d’organisations de la société civile [1] s’est mobilisé pour dénoncer les pressions inédites que les journalistes et que les acteurs de la société civile doivent endurer à la suite des réquisitions qui ont été envoyées à une douzaine d’entre eux depuis ce début de mois de novembre pour aller servir dans des forces dédiées à la lutte contre le djihadisme.

Ce même collectif avait prévu d’organiser un meeting le 31 octobre dernier à Ouagadougou puis y a renoncé suite à une décision du maire de la Ville mais aussi après des pressions et de menaces formulées par des soutiens du pouvoir. Malgré l’annulation de ce meeting, c’est finalement une douzaine de journalistes et d’importants représentants de la société civile qui se sont vus réquisitionnés pour servir dans des forces dédiées à la lutte contre le terrorisme dans les premiers jours de novembre.

Ce dernier fait vient au final confirmer une tendance que l’on mesure depuis le début de l’année 2023 : Cela a commencé par l’interdiction de médias et l’expulsion de journalistes français avant que des pressions s’exercent de plus en plus sur les journalistes burkinabé et aussi sur la société civile avec des enlèvements et des enrôlements de force dans les brigades dites de volontaires (VDP) pour aller combattre, en principe les terroristes djihadistes. Tout en renvoyant les prochaines élections aux calendes grecques, c’est la voix qu’a trouvé le Président putchiste Ibrahim Traoré pour faire taire son opposition. Interpelé sur ses actes, le 6 novembre il a eu des propos plutôt claires : « Les libertés individuelles ne priment pas sur celles de la Nation. Une Nation ne se construit pas dans l’indiscipline et le désordre ». Avec ces propos on attend la suite... pas très sereinement...

Voici les revendications qui ont été formulées par le collectif lors de ce point presse :
  apporte son soutien et sa solidarité à tous les citoyens concernés par les réquisitions-sanctions ;
  dénonce et condamne avec la plus grande fermeté ces réquisitions punitives ;
  exige du pouvoir du MPSR 2 l’annulation pure et simple desdites réquisitions et la garantie des libertés individuelles et collectives pour tous les citoyens ;
  tient le Capitaine Ibrahim TRAORE et son MPSR 2 pour responsables de toute atteinte à l’intégrité physique et morale de nos camarades et de tous les citoyens victimes de ces pratiques répressives ainsi que de toute dégradation de la situation.
Nos organisations appellent leurs militants et sympathisants, les démocrates de notre pays, épris de Justice et de Paix, et l’ensemble du peuple burkinabè :

 à s’organiser pour résister contre l’arbitraire et contre toutes formes de manifestation d’injustices ;
 et à rester à l’écoute de tout mot d’ordre que commanderait l’évolution de la situation.

[1ABASSEP – AJB – CADDL – CCVC/Ouaga – CDAIP – CNP-NZ – Collectif syndical CGT-B – Balai Citoyen – Association Kebayina des femmes du Burkina – MBDHP – ODJ – UGEB – REN-LAC – CISC – SYNAMUB – Association Yampalga

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